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Le mouvement pour le corps.

Au commencement était l’action… et non le verbe.

    « Nos corps sont d’extraordinaires écosystèmes inextricablement liés à l’ensemble du vivant. A l’aube du XXIème siècle, nous semblons redécouvrir ce simple état de fait, nous réveillant d’une longue léthargie. » Cyril Dion.

     L’incarnation, le fait d’habiter un corps, est la condition pour vivre l’expérience de vie. Ce corps sera là du début à la fin, il est organe de perception mais il est aussi un centre de mémoire et de décision. Ainsi apparaissent les réflexes issus de la phylogenèse mais aussi les habitudes, sortes de comportements autoritaires qui nous soulagent et nous apaisent. Peu importe ce qu’il en coute…

   Nous tirons des conclusions puis des règles à partir de nos expériences passées, de ces contextes qui influencent nos mouvements, nos comportements qui ne sont au final que contractions musculaires et autres tensions. Biomécanique sous influence chimico-émotionnelle. Les tissus gardent en mémoire pour reproduire, libérer ou contenir. Libérer l’énergie émotionnelle et les tensions, reproduire et renforcer les chemins neuronaux, contenir la peur et la colère.

   Nos premières expériences sensorielles vécues dans un échafaudage archaïque phylogénétique immuable (les phases de développement de l’enfant, les réflexes archaïques,…) conditionnent  le raisonnement, la cognition. Au commencement était l’action et non le verbeNos pensées , le sens que nous donnons au monde assoient des croyances et des décisions à l’origine des  mouvements que nous mettons au monde. Entre déni et magnificence du corps, nos sociétés ne semblent pas encore avoir pris la mesure de la richesse de cet organe qui se construit, se transforme et agit au travers, par et sur l’environnement. C’est en écoutant, en jouant, en s’émerveillant de ce corps que nous pourrons accéder à une expérience riche de sens. Le déni de soi, la rancoeur, la honte, les dépendances sont autant de facteurs corrosifs qui freinent l’expression de nos vies incarnées. 

     C’est en considérant, à l’instar de Laborit, que « la seule raison d’être d’un être c’est d’être » que l’on pourra se délester de nos enclumes que sont nos objectifs de vie, sortes de balises imaginaires crées de toute pièce par nous-mêmes à partir desquelles nous construisons nos « il faut » et autres « c’est bien ».

   Maturana puis Varela définissent l’autopoièse comme la propriété d’autocréation d’un système par lui-même en interaction permanent avec son environnement. Il en est ainsi pour la cellule dans son environnement qu’est le corps mais on retrouve ce lien entre l’individu et son environnement bio-psycho-social. Nous pouvons donc changer le monde en modifiant notre lecture qui passe par notre rapport au corps, ce corps qui crée le mouvement. Il s’agit alors de se glisser à ce moment clé entre le stimulus et la réponse, là où se trouvent le silence, le possible, la décision. C’est en ralentissant, en écoutant, en identifiant les héritages (1) que le bruit pourra diminuer, laissant place au possible sans but à atteindre, sans tension. Reprendre la main sur ce corps tendu et mal-entendu passe par le vide car l’information circule sur fond de vide. Particulièrement l’information subtile.

     A la fois organe du lien corporel et extra-corporel et squelette mou du corps, le fascia, libéré de ses charges émotionnelles et autres mémoires rigidifiantes, retrouvera une liberté synonyme de libération totale de l’individu.


(1) Vaincre peur et culpabilité – B. Sensfelder 

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