Le mouvement pour les émotions
L’énergie est ce qui remet de l’ordre.
Nous sommes avant tout des êtres vivants comme les autres. Par conséquent, notre priorité c’est d’être vivant. La poursuite du bonheur comme un point à atteindre ne fait pas partie du plan. C’est donc un problème pour celles et ceux qui n’ont pas de vrais problèmes… de survie, ce genre de problème qui te plonge dans le bonheur quand tu ne l’as plus et non quand tu acquiers une nouvelle chose.
A quoi servent les émotions dans ces conditions? L’origine Emovere met en avant le besoin de mouvement pour retrouver un équilibre. La peur est synonyme d’insécurité, l’impératif est de fuir. La tristesse annonce une perte, il faut se reconstruire. La colère confirme une intrusion, il s’agit de se défendre mais elle est très liée à la peur. Bref, quoiqu’il en soit, l’émotion est une information qui doit être considérée car aucune émotion ne disparait sans avoir été prise en compte. L’énergie emmagasinée doit circuler et non condenser.
Le hic est que les émotions, de par leur côté incontrôlable sont souvent étouffées. Cela peut se faire au travers des dépendances (alcool, sport, sexe, shopping…) mais aussi par des manifestations parasites détournées que l’on ne souhaite pas (domination, irritation, raideurs, maladies…) . Si, dès qu’apparait un inconfort émotionnel, il y a expression de l’énergie par le mouvement juste, la personne est libérée et peut choisir son comportement. Le bébé pleure quand çà pleure, rit quand çà rit… puis passe à autre chose. L’adulte, non. Il faut contrôler pour paraitre fort. Alors, ce que je ne veux pas être se manifeste dans mon énergie: je me sens vulnérable et je joue le fort pour ne pas ressentir. Il n’y a pas de mouvement sans l’énergie du blocage. Mais l’attitude compensatoire n’est pas le mouvement de l’émotion. L’énergie reste active et déborde la personne.
Allons plus loin. L’énergie bloquée dans le corps, notamment dans les fascias, va limiter notre potentiel et créer un personnage de substitution qui va vivre notre vie à notre place, répondant aux croyances et autres malentendus du mental. Comme toute énergie, elle va attirer les mêmes énergies ou les énergies opposées. Ainsi, vos expériences de vie ne feront que vous ramener à cet endroit figé pour relancer l’histoire de cette émotion bloquée et la libérer. Si je n’ai pas eu droit à la parole étant petit, je reste dans ma timidité (comportement adaptatif) pour ne pas lâcher la colère liée à l’injustice et au rejet ressentis. Sans cesse, je vais me retrouver dans des situations d’injustice et de rejet que je ne pourrai pas affronter avec mon personnage renfermé. Je verrai aussi facilement dans la vie les personnes timides et les extravertis puisqu’il s’agit de la même fréquence. Mes mouvements seront étriqués, ma respiration sera thoracique et mes pensées victimisantes… Bref, je répète le trauma. Cette énergie du blocage organisera toute ma vie pour qu’émerge enfin le mouvement juste: celui de l’ouverture, de la respiration libre et de la capacité de dire stop pour respecter ses besoins.
Pour édulcorer les émotions, nous allons chercher à donner du sens, à trouver un coupable, à pleurer au mauvais endroit ou à vouloir vite s’en sortir avec des thérapies-recettes expulsives. La volonté alimente la focalisation sur la barrière. Elle entretient l’énergie du problème. Mais le problème est la condition de la solution. Par le mouvement, le ressenti, la lenteur, la respiration, l’observation des tensions… nous reconnectons avec notre personne, nous retrouvons la spontanéité, l’adaptation, nous lâchons la volonté. Sans rien faire, nous devenons qui nous sommes.